fr

Merci beaucoup!

Nous avons bien reçu votre demande et nous vous contacterons dès que possible.

Langage inclusif en français :
comment l’adopter en entreprise ?

Le langage inclusif est un sujet qui ne quitte pas le devant de la scène depuis quelques années. Doublet intégral, masculin générique, point médian ? Il y a pléthore de guides à ce sujet et chaque institution ou entreprise qui applique l’écriture inclusive peut le faire de différentes façons et à différents degrés.

Saviez-vous que les femmes postulent moins si l’annonce du poste à pourvoir est écrite au masculin générique ? D’excellentes candidatures vous passent peut-être sous le nez pour cette raison. Il en va de même pour votre clientèle potentielle, qui peut ne pas se sentir concernée si votre texte est écrit uniquement au masculin.

Découvrez comment adopter un langage inclusif dans votre entreprise et comment SwissGlobal peut vous aider dans ce processus.

Qu’est-ce que le langage inclusif et pourquoi l’utiliser ?

Le langage inclusif, ou l’écriture inclusive, est une forme d’écriture qui vise à éviter les discriminations de genre dans la langue. Il s’utilise aussi bien dans votre communication externe qu’interne, et marque ainsi la construction de votre identité d’entreprise.

Naturellement, libre à vous de l’utiliser ou non. Chaque entreprise adopte sa propre communication. En tant que prestataire linguistique, notre rôle n’est pas de passer un message politique, mais de vous rendre attentifs (ou attentif·ve·s ou attentif·ve·x·s 😉) au fait qu’il existe de nombreuses variantes d’écriture et presque autant de groupes cibles en Suisse.

Un peu d’histoire

Le français n’a pas toujours fait primer le masculin sur le féminin, comme nous l’avons entendu dès l’entrée à l’école primaire. Jusqu’au XVIIe siècle, la féminisation des noms et des professions allait de soi. Mais les grammairiens, désireux d’exclure les femmes de certaines professions, en ont décidé autrement. Claude Favre de Vaugelas décréta dans ses Remarques sur la langue française (1647) que « le genre masculin, étant le plus noble, [devait] prédominer toutes les fois que le masculin et le féminin se [trouvaient] ensemble ».

L’accord de proximité perdura toutefois jusqu’au XIXe siècle, qui veut qu’on accorde l’adjectif avec le substantif le plus proche qu’il qualifie. La règle dite du masculin générique a progressivement invisibilisé les femmes de la langue (on ne parlait même pas de minorités de genre à l’époque).

Or, même si nous apprenons dès notre plus jeune âge que le masculin générique inclut tous les genres, des études ont révélé que le cerveau arrive difficilement à assimiler cette interprétation : utiliser le masculin générique entraîne la formation d’images mentales majoritairement composées d’hommes.

Techniques d’écriture inclusive

Écriture inclusive n’est pas synonymes de point médian. La langue française dispose de moyens pour formuler des phrases de façon inclusive sans devoir passer par des néologismes.

Les moyens fournis par la langue

  • Mots et formulations épicènes
    La forme des mots épicènes ne varie pas selon le genre : partenaire, élève, membre, personne, individu
    Formulations épicènes : le personnel, le corps enseignant, la direction
  • Féminisation, s’il y a lieu : directrice, cheffe de projet. Deux femmes ont été engagées comme expertes.
  • Doublet intégral : les employées et employés, les directrices et directeurs
  • Reformulation : remplacer « né le » par « date de naissance », « être conscient de » par « avoir conscience de »

Les néologismes

  • Point médiant, format ramassé : traducteur·trice·s, participant·e·s. Peut être décliné avec des traits d’union. L’utilisation de barres obliques et de parenthèses est déconseillée car ces signes marquent une séparation/exclusion.
  • Nouveaux mots épicènes : *traductaires, *iel, *elleux. Ces mots incluent aussi les personnes non-binaires. L’utilisation de néologisme est toutefois marginale pour le moment en français.

Comment adopter un langage inclusif dans votre entreprise

Sur le plan organisationnel, commencez par créer une charte éditoriale à respecter lors de l’écriture de toutes les publications. La clé de la réussite est la cohérence : choisissez la ou les formes d’écriture inclusive que vous souhaitez adopter et tenez-vous-y. Déterminer votre public cible vous permettra de choisir la variante de langage inclusif la plus appropriée.

Formez les services de ressources humaines et de communication sur le sujet, et informez toute l’entreprise. Révisez progressivement les documents internes comme les règlements et les offres d’emploi.

Attaquez-vous ensuite aux canaux de communication : adaptez les documents commerciaux, le site Internet, les brochures, etc.

N’hésitez pas à organiser des séances d’information à l’occasion de ce changement de communication afin de sensibiliser votre personnel. Le langage inclusif peut s’utiliser aussi bien à l’écrit qu’à l’oral.

Pour ce faire, créez dans l’idéal un guide de style, qui comprend notamment la politique d’écriture inclusive, mais aussi de nombreuses autres informations de rédaction et de présentation. Votre prestataire de services linguistiques peut s’en charger pour vous.

Langage inclusif et traduction

Communiquez-vous en plusieurs langues ? Réfléchir à votre stratégie dans les différentes langues se révélera judicieux.

En effet, elles varient en fonction des systèmes linguistiques : le français utilise entre autres le point médian comme formulation ramassée, mais l’allemand les deux points. Le second utilise d’ailleurs très souvent des néologismes pour suivre la tendance de l’inclusivité : Mitarbeitende à la place de Mitarbeiter, par exemple. La formation de néologismes en français à cet effet n’est pas réellement acceptée. L’anglais est déjà très neutre et nécessite généralement peu d’adaptations (exemple : chairperson à la place de chairman).

Dans tous les cas, informez-vous sur la culture de la langue cible et sur les bonnes pratiques en matière d’écriture inclusive. Un prestataire de services linguistiques comme SwissGlobal saura vous guider.

Le langage inclusif chez dolmX

Nous avons demandé à Nielufar Saffari, la CEO de dolmX, une plateforme d’interprétariat communautaire, de nous expliquer comment l’entreprise fait usage du langage inclusif.

SwissGlobal : Chère Nielu, peux-tu commencer par présenter brièvement dolmX ?

Nielufar Saffari : « dolmX est une plateforme d’interprétation vidéo créée en 2021 dans le but de faciliter l’accès à des interprètes professionnels d’une part. D’autre part, nous souhaitons créer un monde égalitaire en rendant les interprètes professionnels accessibles, car cela permet à chacun d’accéder aux services publics, c’est-à-dire que chaque personne à l’hôpital sait qu’elle est comprise. »

SG : Comment procédez-vous en interne pour formuler les choses de manière inclusive ? Avez-vous des directives à ce sujet ?

NS : « Chez nous, l’inclusivité n’est pas vraiment un sujet de discussion. Pour nous, il est clair que nous utilisons un langage inclusif, parce que la langue nous permet de créer de la visibilité et que nous voulons ainsi améliorer cette dernière. En tant qu’interprète, la langue est un outil. Raison pour laquelle c’est très clair pour nous.

Comment pouvons-nous créer des changements dans le monde si nous ne commençons pas par la langue ? Car la langue crée des images. Et avec des images, nous créons des réalités. Si nous excluons certaines personnes par le langage, nous interdisons à ces personnes le droit de vivre sur un pied d’égalité. »

SG : Le langage inclusif varie d’une langue à l’autre. Privilégiez-vous une variante ? Pour quelle raison ?

NS : « Nous avons opté pour les deux points. Il y a différentes manières d’adopter un langage inclusif. [En allemand], on peut aussi utiliser un astérisque ou ce que l’on appelle le Binnen-I. La raison pour laquelle nous utilisons les deux points est qu’il est plus facile de faire une pause quand on parle, et aussi pour des raisons esthétiques, parce que c’est plus joli dans le corps du texte. Ainsi, nous souhaitons bien sûr inclure tous les autres genres ou identités qui ne sont pas masculins ou féminins, et pas seulement les genres binaires. Si nous n’utilisons pas les deux points, nous parlons toujours au féminin. C’est le féminin générique. »

Conclusion

Le langage inclusif permet non seulement d’inclure, mais aussi de refléter les valeurs d’une entreprise engagée. L’heure est de nouveau à la visibilisation par le langage. Si vous souhaitez adopter un langage inclusif ou le faire de façon plus méthodique, renseignez-vous sur les options et bonnes pratiques qui existent dans votre langue et réfléchissez à ce qui est le plus approprié pour vous et vos produits et services.

SwissGlobal vous aide à adopter un langage inclusif. Nos spécialistes sauront vous conseiller au mieux et vous assister dans votre communication inclusive, multilingue ou non, afin qu’elle corresponde à vos attentes tout en étant fluide. Si vous faites le pas, contactez-nous !

Quelques références pour aller plus loin :